46ème semaine : Des galères dans le désert iranien !

Jour 316 : On quitte notre spot de bivouac dans le parc à Sultanyia avec pleins de beaux souvenirs et on avance jusqu’à Qom. Sur la route, on s’est pris une petite tempête de neige ! Heureusement qu’on vient de quitter la région du Nord. Dès qu’on s’avance d’une centaine de kilomètres vers le Sud, on gagne plus de 15 degrés ! A Qom, il fait autour de 20 degrés, ça fait du bien ! Sur le chemin, on s’est arrêtés dans une station de service et on a eu droit à pleins de selfies avec un chauffeur de camion qui nous a prêté sa carte pour faire le plein et nous a même offert un jerrycan de 20L !

Jour 317 : Après une nuit passée dans un parc à Qom (encore avec des toilettes gratuites à disposition) où les locaux viennent pique-niquer (comme à peu près partout en Iran), on décide d’aller faire un tour rapide dans le centre-ville de Qom. En effet, il s’agit d’une ville hautement religieuse. Avec Mashad, ce sont des villes saintes du chiisme. Qom abrite le site où est enterrée Fatimah Ma’soumeh, sœur d’Imam Reza, le huitième imam chiite qui lui est enterré à Mashad.

On s’avance donc dans le centre-ville en espérant que du fait d’un horaire matinal, le trafic sera fluide. Et ça va à peu près jusqu’au sanctuaire de Fatima où les bouchons commencent. A plusieurs reprises, on essaie de trouver une place dans la rue, mais Campi est trop grand pour les places restantes. On tente notre dernière chance de se garer sur un parking payant près du sanctuaire. Mais pas de bol, on loupe l’entrée quasi invisible au parking sans possibilité de faire demi-tour pendant plusieurs kilomètres. En plus ça claxonne de partout, on en a marre et on quitte le centre-ville. On a pu voir le sanctuaire de loin avec sa coupole en or et ses minarets colorés. Ce qui nous a aussi dissuadé est qu’apparemment la plupart des monuments à Qom sont interdits aux non-musulmans (à vérifier).

En quittant la ville, on se rend compte qu’on ne passe pas loin de la Mosquée de Jamkaran, située en périphérie de Qom. On décide donc d’aller y faire un tour. Il s’agit également d’un pèlerinage chiite depuis que Muhammad al-Mahdi, le dernier imam, y serait apparu. C’est beaucoup plus tranquille ici et on arrive à trouver facilement une place de parking. Pendant que je garde le Campi, mes maîtres rentrent à l’intérieur de la cour, en prenant chacun l’entrée dédiée (une pour les femmes, une pour les hommes). Ma maîtresse doit être complétement couverte, on lui prête une tenue appropriée. A l’intérieur de la cour, on découvre un grand complexe religieux avec une mosquée. L’entrée dans la moquée est de nouveau séparée pour les femmes et les hommes. Chacun a sa salle dédiée pour la prière. C’est majestueux.

Petite observation, même les toilettes sont bien séparées, chacune de l’autre côté de la cour. Pour les femmes, c’est au sous-sol, avec un escalateur et un ascenseur à disposition, et l’entrée est en plus couverte par un grand rideau.

Après cette parenthèse religieuse, on part vers le désert. Les températures n’arrêtent pas de monter. On nous a bien prévenu que dans le Sud, notamment du côté du Golfe persique, il commence à faire bien chaud et humide, on souhaite donc s’y rendre au plus vite.

Sur notre chemin de Qom à Kashan, on décide d’aller faire un tour dans le désert de Maranjab. Les français qui sont venus en Iran avant nous nous l’ont vivement conseillé. Puis on souhaite passer un petit moment dans la nature. On attaque donc la route en terre qui mène vers les dunes de sable. Comme c’est marqué sur l’application iOverlander pour esquiver la nécessité d’un guide à l’entrée officielle du désert, on peut contourner ce checkpoint par une autre route. C’est parti ! Finalement on a fait les 40 kilomètres pour rejoindre les dunes en 3 heures ! On a été notamment retardés par une tempête de sable qui s’est levée à mi-chemin ! Il n’aura fallu que de peu de temps pour que Campi s’enlise pendant la tempête qui a balayé du sable sur la route.

Ayant déjà vécu cette expérience dans de la boue en Turquie, ma maîtresse sort de Campi assez confiante pour le pousser comme la dernière fois. Mais la tempête de sable est très violente et en quelques secondes, on en a plein les yeux, ça pique grave et ça nous immobilise. Heureusement que les iraniens sont très solidaires et la première voiture qui passe s’arrête tout de suite. Le conducteur sort des sangles sans hésitation et les attache à l’avant de Campi. Il commence à nous tirer mais malgré le 4×4, il n’est pas assez puissant pour nous sortir. Pire encore, la sangle commence à casser notre parechoc ! Au même moment, un grand camion s’arrête, prend les sangles et les attache à l’arrière de Campi cette fois-ci. Avec sa puissance, il nous sort en un clin d’œil ! Tout se passe très vite, les iraniens sont les maîtres ici et gèrent tout. On sait à peine ce qui se passe ! Pendant que ma maîtresse se cache derrière le 4×4 pour se protéger du sable avec les touristes qui viennent voir les dunes avec un guide, je reste dans Campi avec mon maître. Quand le camion sort Campi du sable, mon maître pense faire demi-tour et revenir à un endroit plus calme où il n’y a pas de sable. Mais le chauffeur de camion insiste que le bout du désert vaille le coup et qu’il n’y a que ce passage à passer. Alors il donne un conseil à mon maître : foncer à fond dans le sable, avec la vitesse on devrait passer ! C’est peut-être l’euphorie d’être sorti de la galère et l’adrénaline qui monte, mais mon maître écoute le chauffeur, chauffe Campi et fonce à pleine vitesse dans le sable. On passe juste devant ma maîtresse qui nous regarde avec surprise et se demande surement ce qu’on fait !! Le sable s’étend sur plusieurs dizaines de mètres et on passe rapidement tout ce passage délicat avec Campi. Ma maîtresse se met à courir derrière nous mais le sable pique les yeux, elle ne voit quasiment rien ! Que c’est chaotique ! Heureusement que le 4×4 avec le guide et les touristes s’arrête pour la récupérer et la ramener au Campi… Après deux, trois passages un peu délicats mais faisables, et au bout d’une demi-heure, on se retrouve plus au calme. Il y a toujours du vent mais il n’y a plus de sable. On respire deux trois coups puis on trouve un bivouac près d’un caravansérail, loin des dunes de sable ! Maintenant on mesure la chance qu’on a eu d’être aidés avec une telle efficacité et rapidité par les iraniens. Il ne nous reste qu’à prendre une bonne douche et passer un coup d’aspirateur à l’intérieur de Campi, sur les fenêtres et même dans le moteur pour se débarrasser du sable ! On n’aurait jamais pensé qu’une tempête de sable puisse être aussi violente !

On se dit aussi qu’on a peut-être trop sous-estimé les risques de rouler dans le désert avec un Campi vieux et lourd et non 4×4 ? Mais les commentaires sur iOverlander ainsi que le témoignage de nos amis rencontrés à Tabriz (aussi avec un Campi non 4×4) nous ont conforté dans notre choix de tenter cette aventure. Ce dont on aurait dû se soucier par contre, étaient la prévision météorologique et le vent qui commençait à se lever à l’entrée du désert car c’est ce qui a poussé le sable sur la route (qui selon les témoignages était praticable sans 4×4). Mais bon l’erreur est humaine. L’important est que l’on s’en est bien sortis avec l’aide précieuse des gens et qu’on en a tiré des leçons. Maintenant il faut espérer que cette aventure en vaut le coup ! Nous pourrons juger demain.

Jour 318 : On se lève un peu fatigués car le vent n’a cessé que vers le lever de soleil. Par contre ce matin le ciel est dégagé et le soleil au rendez-vous ! On attaque donc les derniers kilomètres pour s’approcher des dunes. Sur le chemin, on tombe sur un troupeau d’une vingtaine de dromadaires (une bosse) sauvages ! On s’arrête pour les observer de près. Ils sont posés sur la route et Campi n’a pas l’air de trop les gêner. Même mes aboiements ne font bouger que quelques-uns. Mes maitres demandent de me calmer pour ne pas faire peur aux dromadaires. Ainsi, ils peuvent se rapprocher d’eux à quelques mètres. Ils sont magnifiques et il y a même des bébés. Ma maîtresse sort une pomme que l’un des courageux dromadaires prend avec plaisir. Elle en profite pour le caresser 😊. Quelle chance !

Puis on s’avance encore un peu. Au pied des dunes on tombe sur un 4×4 français. On fait rapidement connaissance de Leslie et Jérôme, un jeune couple en congé sabbatique qui est parti depuis 3 semaines, pour eux c’est le début de l’aventure ! Le courant passe vite, on a pleins de choses à se raconter et on décide de passer la journée dans le désert ensemble. On se motive d’abord pour grimper en haut des dunes de sable, chose plus facile à dire qu’à faire. Sous cette chaleur désertique, on se rapproche du sommet mais on glisse souvent, c’est très raide ! Finalement on parvient à monter tout en haut, c’était quand même marrant. Au somment, sur la crête des dunes, on profite tout simplement du moment présent. C’est juste magnifique. Le chauffeur du camion avait raison : c’est sans doute la plus belle partie du désert de Maranjab. On a une vue sur les dunes à perte de vue, sur les dromadaires ainsi que sur le lac salé avec une île rocheuse au milieu. Et c’est notre prochaine destination. La descente des dunes fut encore plus amusante, on se croirait sur une piste de ski ! On s’éclate à fond, voici la vidéo :).

Sur le chemin vers le lac salé, on croise de nouveau un troupeau de dromadaires dont l’un qui pose comme modèle sur toutes nos photos, y compris les selfies !

On marche une bonne heure avant d’arriver au débout du lac. Avec l’effet optique, on ne se rendait pas compte que l’île était aussi loin ! On décide donc d’y retourner en voiture. Jérôme prend le volant de leur Toyota 4×4 aménagé, mon maître se met au poste du passager et les filles sur le lit à l’arrière et c’est parti pour un peu de rallye ! Quelle puissance par rapport à Campi 😉. On fait un tour dans les petites dunes de sable, tout en étant vigilants car comme Campi pour nous, leur 4×4 est désormais leur maison pour un an. On part ensuite sur le lac salé en suivant les traces des autres voitures pour éviter de mauvaises surprises ! C’est magnifique, d’être au milieu du lac salé à perte de vue, avec en excellente compagnie ! Que vouloir d’autre ? Une petite séance de photos ludiques s’impose, à l’instar de Salar d’Uyuni en Bolivie, en profitant de l’effet d’optique.

Après cette journée bien chargée, c’est soirée feu sous les étoiles. Un moment de pur bonheur !

Jour 319 : Aujourd’hui on quitte le désert. On espère que la route sera dégagée du sable par les nombreuses voitures. Mais malheureusement, on n’a sous-estimé un passage et même en essayant de passer à pleine vitesse, on ralentit peu à peu jusqu’à être bloqués à nouveau ! Mais quelle aventure ! Nos amis français nous suivent en 4×4 et décident de nous aider. Au même moment une autre voiture 4×4 arrive et prend les devants. Mais cette fois-ci on est enfoncés bien en profondeur, on a parcouru quelques mètres avant que le sable ne nous arrête. En l’absence d’un camion, il est plus difficile de nous sortir. L’embrayage commence à cramer, l’odeur se répand autour de Campi…Pendant ce temps plusieurs 4×4 avec des touristes se sont arrêtés et nous regardent. Les guides iraniens essaient de nous aider, l’un d’entre eux prend même le volant de Campi en essayant d’éviter de cramer l’embrayage encore plus (eh oui on apprend tous les jours sur la mécanique et le Campi !). Ma maîtresse n’en peut plus de voir Campi fumer noir, se précipite vers Campi et commence à le pousser. Et finalement, ça lance le mouvement ! A 5 personnes à pousser, un 4×4 à tirer, et un chauffeur expérimenté au volant, on arrive à sortir Campi !

A part l’embrayage cramé, on a définitivement perdu le parechoc mais à ce moment-là on s’en fout ! Ce qui importe c’est qu’on a réussi à s’en sortir (une vidéo par ici) ! On a créé un peu le buzz ! Bon on va peut-être finir avec les routes off-road pour un moment 😉. Campi en garde une cicatrice de guerrier, ça nous rappellera de souvenirs plus tard, on en est sûrs !

A la sortie du désert, on enchaine avec la visite de Kashan et de ses maisons traditionnelles : Soltan Mir Ahmad Bathroom, Abbasiha House et Tabatabaei House. On y retrouve pleins de touristes français ! Les maisons sont belles, ça fait une petite balade calme. Notre maison préférée est sans doute Soltan Mir Ahmad Bathroom.

On passe ensuite par la Mosquée Agha Bozorg puis on retrouve Leslie et Jérôme en périphérie de Kashan pour un dîner autour d’un feu. Depuis qu’on a rencontré Leslie et Jérôme, on mange beaucoup plus souvent dehors et c’est vraiment sympa !

Jour 320 : On profite de notre bivouac tranquille sans aucun passage pour se couper les cheveux ! Il commence à faire chaud et au bout d’un an sans passage chez le coiffeur, nos cheveux sont longs et denses ! Ça fait du bien ! On dit ensuite aurevoir à Jérôme et Leslie qui prennent la direction Nord pour se rendre au Turkménistan et on avance vers le Sud, direction Ispahan. A peine garés, on est salués par un monsieur qui se reposait sur un banc dans le parc. Il adore pratiquer son anglais et décide de nous accompagner dans le centre-ville. Pour la première fois, on prend les transports en commun. On va en bus à la place principale de Ispahan, la place de Naghsh-e Jahan, l’une des plus grandes places du monde. Sous le règne de Chah, le but était de réunir les trois composants principaux du pouvoir dans la cour de cette place grandiose : le clergé, représenté par la mosquée du Chah, le pouvoir des commerçants par le bazar impérial, et le pouvoir du Chah lui-même, depuis son palais Ali Qapu.

En effet, Ispahan est devenue la nouvelle capitale de la Perse (1588–1629) et marquait la centralisation du pouvoir.

On visite donc logiquement le Palais d’Ali Qapu, le bazar et la Mosquée du Chah, toujours avec notre guide.

Puis on marche jusqu’au pont de Khaju, très prisé par les iraniens ! Ça vit ici, ça dance et ça chante, quelle belle ambiance (allez voir cette vidéo) ! Depuis les inondations du mois de mars, le courant est fort et ça rend l’endroit encore plus beau.

A la tombée de la nuit, on retourne au Campi où on dit au-revoir à notre guide qui souhaite nous revoir encore demain avant notre départ. Pendant qu’il était encore avec nous, on a eu une visite de la police qui pour la première fois s’est montrée plutôt désagréable et nous a avertit sur l’interdiction des chiens dans les parcs…On ne comprendra jamais certaines règles locales…

Jour 321 : Le matin on se rend de nouveau dans le centre-ville, cette fois-ci en métro bien moderne. L’agent nous laisse même passer gratuitement ! On visite le pont SioSe Pol, un peu moins grandiose que le pont de Khaju, puis on passe par une oasis au milieu du centre (ça rafraîchit bien !) avant de prendre le métro pour retourner au Campi. On dit une dernière fois au-revoir à notre guide qui a tenu promesse et est venu nous saluer avant notre départ.

On finit la journée par la visite de la vieille ville de Nain qui abrite l’une des plus vieilles mosquées de l’Iran dont la construction initiale remonte au 8ème siècle.

Jour 322 : Aujourd’hui, on visite l’Oasis de Garmeh. Depuis Kashan, on traverse le plateau iranien désertique donc ce petit paradis vert nous fait du bien !

Mais l’euphorie n’a pas duré longtemps car à peine 5 minutes dans l’eau, je me coupe le coussinet en remontant du bassin qui se trouve près d’une source d’eau. C’est probablement dû aux verres cassés qui traînent par terre et j’y ai pas fait attention…il faut dire que malheureusement il y a pas mal de déchets ici ☹. Mes maîtres m’ont mis un pansement et une chaussette et m’ont abrité dans Campi. C’est parti pour quelques semaines de convalescence !

PS : Comme d’habitude nos photos sont sur la page Facebook.

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Une réflexion sur « 46ème semaine : Des galères dans le désert iranien ! »

  1. Coucou zoulou !
    On garde de bons souvenirs aussi de cette rencontre ! T’es un chien tout mignon, qui n’a même pas peur des dromadaires (1 bosse 😉 ).
    A bientôt les copains !

Répondre à Jérôme et Leslke Annuler la réponse

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