49ème semaine : Dans la région de Shiraz

Jour 337 : Le matin on se rend à Shiraz, l’une des grandes villes iraniennes du Sud, connue entre autres pour son cépage. On arrive dans la ville par la Porte du Coran où on décide de s’arrêter pour manger. Après le déjeuner, on monte tout en haut sur la petite colline avec une belle vue sur la ville.

On décide ensuite de visiter les mausolées de deux poètes iraniens connus et admirés, Hafez et Sa’di. Dans leurs poèmes, ils parlent du vin, des femmes, de la liberté, des leçons de vie… Les deux poètes, nés à Shiraz, ont fondé l’école de la littérature et ont eu une grande influence sur la littérature perse. Leurs tombes sont situées dans des parcs fleuris et bien entretenus. C’est agréable de s’y promener.

 

 

 

 

 

 

Le soir, on attend avec impatience l’heure de la rupture du jeûne pour aller se faire un resto à Shiraz, en profitant de notre bivouac dans un quartier animé de la ville. Mais avant le resto, on va faire du shopping pour moi ! Shiraz étant une grande ville plutôt moderne et occidentalisée que religieuse, pas mal de personnes possèdent des chiens et on y trouve quelques pet shops. On se rend donc dans le premier qu’on trouve et parcourt les 3 petits rayons du magasin. Malheureusement, il ne s’agit que des produits importés, souvent de la France ou de l’Allemagne, à un prix supérieur qu’en Europe ! Mes maîtres m’achètent tout de même une boite de friandises car je n’en ai plus. Je suis tout content, je fais même un « fait le mort » parfait devant la vendeuse pour avoir ma première friandise 😊. Mes maîtres me laissent ensuite dans Campi pour aller manger mais reviennent après le diner pour me balader dans les rues ! Les locaux nous ont tous dit qu’à Shiraz, les chiens sont plus tolérés et qu’à la tombée de la nuit, les gens promènent leurs chiens dans les rues. Et effectivement, on en a croisé un ce qui est déjà pas mal pour l’Iran ! En effet, on fait attention car la loi islamique interdit aux gens de posséder des chiens. Un iranien peut donc se voir retirer son chien par la police dans la rue ! Apparemment pour les touristes, la police est beaucoup plus indulgente. Cela dit, on ne souhaite pas prendre le risque ! On souhaite aussi respecter les lois et les habitudes des pays qu’on visite.

La soirée fut un peu bruyante du fait de notre localisation en face d’un parc qui est blindé de gens à la tombée de la nuit ! Pendant le ramadan, c’est partout comme ça. Les gens se réveillent avec la nuit et restent dehors jusqu’aux heures tardives. C’est assez festif. Les gens de tout âge, y compris des enfants profitent de la fraîcheur de l’air et des restos ouverts toute la soirée ! On ne galère cependant pas à trouver à manger car les supérettes sont toutes ouvertes et on cuisine ensuite dans Campi. On n’est donc pas trop embêtés par le ramadan.

Jour 338 : Aujourd’hui, on commence la journée par la visite du Jardin d’Eram, un grand jardin botanique qui abrite quelques jolis bâtiments bien colorés, plus de 450 types de plantes et une grande variété de roses (pas moins de 300), sans doute notre partie préférée !

Pour 200 000 rials (1,3€), ça vaut le coup ! En effet, toutes les entrées dans des jardins, mausolées, sites historiques, mosquées sont payantes. Cependant, même au tarif spécial pour les étrangers qui est nettement plus élevé que le tarif pour les locaux, cela ne reste pas cher pour les européens. En moyenne, on paie autour d’un euro. On ne se prive pas de visites ici, donc finalement notre budget divertissement représente une partie non négligeable de notre budget hebdomadaire qui est de 50€ en Iran (comprenant l’essence et la nourriture !).

Après la visite du jardin botanique, il est l’heure de rejoindre nos amis, Sara et Amer, qui habitent en périphérie de Shiraz, dans un bâtiment tout neuf dont les travaux ne sont mêmes pas encore finis ! Ce qui est cool c’est qu’aux alentours, il n’y a que des champs, donc je peux me balader tranquillement avec mes maîtres. Ce qui en revanche n’est pas cool, est que cette résidence est gardée et on ne m’autorise pas à rentrer à l’intérieur. On est donc obligés de garer Campi devant l’entrée de la résidence et je ne peux pas voir l’appartement de Sara et Amer…C’est surtout que c’est interdit et les voisins risquent de se plaindre. On aime bien l’Iran mais parfois on a du mal à accepter ces règles strictes qui nous privent de la liberté…

Mais maîtres partent donc à la découverte de l’appartement moderne au design épuré de Sara et Amer. Il y a même un canapé ! Amer étant un charpentier, il est même en train de fabriquer une table à manger ! Mais pour le moment, on mange traditionnellement par terre sur un tapis recouvert par une nappe en plastique.  On se régale avec un délicieux repas fait par la mère de Sara, enfin des falafels qui ont du goût ! On part ensuite dans le centre-ville en bus avec Sara pour visiter le bazar de Vakil. Pour le coup, c’est un bazar plutôt chique avec des poteries faites à la main, composées de minuscules morceaux de mosaïque. Il y a aussi une section dédiée au tapis persans, comme d’habitude.

Ma maîtresse profite de ce moment pour faire un peu de shopping et s’achète un haut avec un pantalon mais plutôt du style européen car le style iranien, c’est un peu trop classe 😉. Moi j’ai eu des chaussettes pour bébé hyper classe décorées d’un petit cœur pour protéger ma patte blessée depuis le désert. On passe aussi à côté de la citadelle de Karim Khan-e Zand qui décore le centre-ville.

Il se met d’un coup à pleuvioter mais personne ne sort les parapluies et personne ne se cache. Ce qui nous confirme les rumeurs qu’on a déjà entendu à plusieurs reprises…Les iraniens adorent la pluie ! Comme quoi, on veut toujours ce qu’on n’a pas 😊.

Sara nous emmène ensuite dans un café d’artiste cool où on rejoint son mari Amer, qui vient de terminer ses cours d’anglais ! En effet, leur projet est de s’installer en Turquie, voire même en Europe s’ils arrivent à obtenir les visas Schengen. Contrairement à ce que l’on pensait, ce n‘est pas pour des raisons religieuses qu’ils souhaitent quitter le pays, comme c’est le cas d’autres iraniens qu’on a rencontrés, mais pour des raisons économiques. Avec les sanctions américaines et la volatilité du rial, tout argent gagné perd rapidement en valeur. Ils doivent donc soit tout dépenser au plus vite, soit échanger contre des dollars. En Turquie ou en Europe, ils souhaitent retrouver une plus grande stabilité financière. On a d’ailleurs expérimenté ce cas de figure. En arrivant dans le pays, 1 dollar était à 135 000 rials mais avec l’annonce du durcissement des sanctions commerciales contre l’Iran, le rial s’est déprécié à 150 000 en l’espace de quelques jours !

Tous les deux diplômés, Sara en web graphisme et Amer et charpenterie et commerce, ils peuvent retrouver un boulot facilement ailleurs. C’est pourquoi les deux prennent des cours intensifs de turque (et Amer ajoute l’anglais) pour augmenter leur chance de réussite ! On ne peut que leur souhaiter bonne chance !

Jour 339 :  On profite de l’appartement de Sara et Amer qui sont partis au travail, puis aux cours de langue, pour se reposer et juste chiller ! Ça fait du bien ! Seul programme de la journée : enchaîner des épisodes de la dernière saison de Games of Thrones pour rattraper notre retard ! Moi je profite de Campi pour me reposer et laisser le temps à ma papatte de cicatriser. Tard le soir, Sara et Amer rentrent à la maison et on déguste tous ensemble notre tarte aux onions préparée juste pour eux !

Jour 340 : Ce matin on se lève de bonne heure pour visiter la fameuse mosquée rose Nasir-ol-Molk, l’un des monuments le plus visités de l’Iran. Il faut la visiter tôt le matin car c’est à ce moment-là que les rayons de soleil éclairent la pièce de mille couleurs à travers les vitraux. Et on ne peut pas louper ça ! Or on n‘est pas les seuls à avoir eu cette idée. Devant l’entrée de la mosquée, qui n’ouvre qu’à 8h30, une foule de touristes asiatiques commencent à s’entasser. On fait donc vite fait un tour du quartier pour laisser le temps à la foule de faire la queue pour les billets et de prendre les premières photos en espérant qu’à notre arrivée, les touristes seraient partis !

Mais pas de chance, tout le monde occupe la pièce emblématique en observant le jeu de lumières coloré. C’est un défilé de mode. Chacun fait des poses pour avoir la plus belle photo instagramable ! Il faut avouer que le décor s’y prête à merveille. Mais on n’est pas là pour faire la queue, on profite donc d’un petit espace libre pour faire deux, trois photos en quelques minutes, puis on s’en va découvrir les autres parties. Finalement, on est un peu déçus car on s’attendait à avoir une mosquée de couleur rose vif ce qui changerait des couleurs bleu ciel et turquoise habituelles. Finalement, même cette mosquée n’est pas si particulière. On n’est plus habitués aux endroits aussi touristiques, on s’en va donc assez rapidement pour découvrir le Holy Shrine de Shah e Cheragh.

 

 

 

 

 

Petit aparté, pour expliquer la différence entre une mosquée, souvent dit mosquée du vendredi ou Jameh mosk, et un Holy Shrine, ou un sanctuaire saint. Une mosquée est un lieu de prière ouvert qu’aux heures de prières alors qu’un sanctuaire est un grand complexe avec une cour fermée qui est ouvert 24H/24H et les gens viennent pour prier, se reposer et bavarder.

La Holy Shrine de Shah e Cheragh nous a impressionné par ses murs couverts de milliers de petits miroirs en mosaïque. Quel régal pour les yeux !

 

 

 

 

 

Enfin, après avoir acheté un plant de vigne qu’on espère être un cépage de Shiraz, en espérant qu’il survive le reste du voyage et qu’il nous portera ses fruits en France, on quitte Shiraz et on se pose sur un spot cool pour la nuit avec beaucoup de gens qui y piqueniquent. On s’habitue à ce qu’on ne soit jamais seuls le soir !

 

 

Jour 341 : Ce matin, on décide d’aller voir les chutes d’eau de Margoon. Le chemin bitumé y menant se transforme en un chemin de terre les derniers kilomètres mais on y arrive facilement. Le parking commence à se remplir. C’est vendredi, la journée off des iraniens, donc on n’est pas surpris. Il faut marcher une dizaine de minutes pour arriver dans la forêt au pied de la chute d’eau ! Et c’est là où ça devient intéressant ! Pour s’approcher au plus près de la chute d’eau, il faut escalader un peu le courant d’eau. Je m’amuse à fond, cette rando est faite pour moi ! Je suis obligé d’attendre mes maîtres car je dois être attaché, les gens ont vraiment peur de moi, surtout les femmes ! Après une dizaine de minutes, on arrive enfin au bout et on est récompensés par la fraîcheur dégagée par cette immense chute d’eau ! Mais le monde qu’il y a ! Les gens pique-niquent partout où ils peuvent, même à des endroits en pente ! Rien ne les arrête, ces iraniens !

 

 

 

 

 

Au retour, on est accompagnés jusqu’au Campi par un jeune couple d’iraniens très sympas ! Ils nous offrent même une glace. On échange autour d’un thé à notre Campi, puis on part à Yasuj, pour se poser près d’une autre chute d’eau aussi très prisée des campeurs et des pique-niqueurs.

Jour 342 : On roule toute la journée de Yasuj à Izeh, en traversant une chaîne de montagne. Les paysages sont plutôt beaux.

On se pose le soir près d’un site historique au calme.

Jour 343 : On roule de nouveau toute la journée de Izeh à Shushtar. Les températures commencent à augmenter…On ne s’est pas rendu compte qu’on historique allait descendre aussi bas. Il n’y a plus d’air frais ! On va quand-même aller voir le soir le vieux système hydraulique de Shushtar.

Puis au coucher de soleil on visite de Chogha Zanbil, un ziggurat, un édifice religieux mésopotamien qui est constitué de plusieurs terrasses avec un temple à son sommet. Je me fais même un nouvel ami qui nous accompagne pendant toute la visite du site ! A se demander s’il n’est pas tombé amoureux de moi ! Le site est cool et paisible, on aime bien.

La nuit s’annonce très chaude et humide…Donc on connait bien le programme de demain…rouler jusqu’aux montagnes !

Comme d’habitude, nos photos sont sur notre page Facebook.

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