50ème semaine : Dans la province verte de Lorestan

Jour 344 : Après une nuit à 40 degrés sans un pet de vent, on décide d’avancer vers la région de Lorestan, située au Sud-Ouest de Téhéran, qui a la réputation d’être l’une des zones les plus fraîches d’Iran. Début juin, la chaleur humide commence à être insoutenable sur la majorité du territoire iranien qui est désertique bien qu’à une altitude très élevée ! On se situe en moyenne à 1500 mètres. On est donc un peu en fin de saison pour l’Iran, l’idéal est de visiter le pays en automne ou au début du printemps. L’hiver, vous risquez d’être bloqués par la neige dans le Nord du pays, aux alentours de Téhéran et Ardabil qui sont traversés par la chaîne de montagne Alborz.

Sur le chemin, on fait un arrêt rapide à la tombe de Daniel à Suse pour admirer, encore une fois, les murs de la mosquée parsemés de petits miroirs.

Puis direction Khorramabad, la capitale de la région de Lorestan, située au milieu des monts Zagros. Pour rejoindre la ville, on monte bien avec Campi en traversant une dizaine de tunnels ! La route n’est pas facile avec tous ces camions qui roulent comme des fous mais au milieu d’après-midi, on arrive à Khorramabad. On vise toujours d’arriver dans les villes entre 14H et 17H car c’est l’heure de la sieste et la circulation dans le centre-ville est plus fluide. Le seul inconvénient : tous les magasins sont fermés ! Nous qui voulons faire du change, ce n’est pas gagné ! Tant pis, on le laisse pour plus tard et on s’avance vers la Bisheh waterfall que des locaux nous ont conseillé.

Depuis qu’on est en Iran, on fait surtout des villes où je dois rester dans Campi, donc mes maîtres souhaitent s’accorder quelques jours en pleine nature pour faire le plein d’air frais et se dégourdir les papattes 😊.

A la sortie de Khorramabad, on voit deux autostoppeurs avec leurs grands sacs à dos de randonnée. Et les campeurs sont nos amis ! On s’arrête donc sans hésitation pour demander leur direction. Ils souhaitent se rendre à une autre chute d’eau, beaucoup plus sauvage, qui est accessible uniquement à pied. En effet, les chutes d’eau touristiques sont accessibles en voiture et, au coût de l’essence très faible, les iraniens s’y rendent par centaine pour pique-niquer 😊. On se met donc d’accord de les ramener au plus près de la chute d’eau où ils veulent aller et on les accompagne pour la randonnée !  Ça nous va parfaitement, c’est exactement ce que l’on cherchait ! On a encore une heure de trajet ce qui nous permet de faire connaissance. Déjà tous les deux parlent super bien anglais, ça fait plaisir ! Ce sont des amis qui se sont rencontrés via un groupe de campeurs et se retrouvent de temps en temps pour faire du camping. Ils ont tous les deux la trentaine. Asan, a fini ses études, et est désormais sans emploi et en profite pour voyager à travers l’Iran en autostop pour retrouver un peu le sens de sa vie. En gros elle traverse la crise de la trentaine 😊. Farzad est en train de faire son service militaire, qui est obligatoire et dure 2 ans. Cependant, pour des raisons médicales, il va peut-être l’écourter d’un an ! Il est impatient de connaître le verdict de ses supérieurs ! Bref, on est tous passionnés de camping et des randonnées et on a hâte d’aller à la chute d’eau demain. Et j’ai oublié de dire, qu’ils m’aiment bien et me font pleins de câlins ! On trouve une place de bivouac un peu plus loin du village d’où mène le trek pour la chute d’eau car la route s’est transformée en un chemin de terre et de pierres. On pourrait peut-être le descendre mais vraiment pas sûr qu’on puisse le remonter ! Et puis on est vraiment au milieu de nulle part, on doute fort qu’il y a un camion qui pourrait nous remonter en cas de souci ! On se pose donc sur un terrain plat en haut de la vallée qui a le mérite d’avoir une magnifique vue sur la chaîne de montagne d’en face ! Et puis à notre plus grand bonheur, le vent se lève, la pluie commence et on a froid !!! On enfile des pulls et des chaussures fermées, ça fait longtemps qu’on ne les a pas utilisés ! L’Iran est vraiment un pays de quatre saisons comme disent les locaux !

On finit la journée près du feu sur lequel Farzad nous cuisine un petit plat chaud et végétarien avec des légumes de saison, qu’on trouve dans tous les bazars : les tomates, les patates et les aubergines.

Jour 345 : Ce matin, sous un grand soleil, c’est partie pour la randonnée aux chutes d’eau de Vark. Depuis Campi, on a 4 kilomètres jusqu’au village, puis 3 kilomètres pour la chute d’eau. Pour ne pas se fatiguer tout de suite, on mise sur l’autostop pour descendre au village. Mais ce n’est pas gagné vu le peu de voitures qui y descendent. Hier, pendant toute la soirée, on a vu que deux voitures. Ce qui est compréhensible vu le nombre de maisons du village, à peine une dizaine ! Mais on a de la chance, un pickup y descend ! Heureusement, c’est un pickup, car pas sûr qu’une voiture normale me prendrait à l’intérieur. Comme ça, on s’installe à l’arrière du pickup.

Heureusement qu’on est avec des iraniens car on ne comprend rien à ce qu’ils se disent. Seulement, le monsieur ne descend pas à notre village, il nous dépose donc à mi-chemin et nous montre un raccourci passant par les champs. La descente n’est pas des plus faciles, elle est très raide et ça glisse sur les cailloux. On profite cependant des vues magnifiques.

Après plus d’une heure, on arrive dans le village. On laisse nos amis demander le chemin. Le site est tellement peu touristique, qu’il n’y a aucune indication. Mais les villageois sont très sympas et nous aident. On s’arrête même dans une maison des nomades qui y restent une partie de l’année pour s’occuper de leurs moutons avant de bouger dans un autre endroit. La petite famille nous sert du thé et de l’eau pour se rafraîchir ! On adore cette hospitalité et entre-aide iranienne, ils nous font regagner notre foi en l’humanité !

De la maison, on est à quelques pas de la rivière que mes maîtres doivent traverser pieds nus car il n’y a aucun pont. Ça leur prend du temps !

En attendant, je joue dans l’eau, j’ai toujours plein d’énergie ! De là, la chute d’eau n’est plus très loin, mais il y a une montée très raide qui nous prend une bonne. Arrivés en haut, on est soulagés ! Que c’est frais ici. Et seulement un seul groupe de pique-niqueurs !  C’est le calme absolu ! On se pose et on profite du moment présent. On se prépare aussi psychologiquement et physiquement au retour. Si on n’arrive pas à trouver quelqu’un qui remonte du village, c’est à nous de graver la montée rude de 4 kilomètres jusqu’à Campi… Coup de chance pour Asan et ma maîtresse, un motard sur sa petite moto accepte de les emmener au Campi. Entre mecs, on grimpe au Campi à pied. Il fait nuit quand on arrive, les humains sont crevés ! C’est dodo quasi direct ! Une famille qui pique-niquait à côté de Campi a encore le temps de nous saluer en partant et de nous inviter chez eux à Khorramabad. On refuse l’invitation au diner de ce soir mais on accepte le déjeuner de demain. Quelle aventure cette journée !

Jour 346 : Le matin on quitte donc la fraîcheur de la montagne pour retourner à Khorramabad où on est attendus par David et sa famille pour le déjeuner.

C’est la première fois que j’ai droit de venir à l’intérieur de la maison en Iran et de me poser sur un tapis persan. De toute façon, les tapis persans constituent l’élément principal de chaque pièce, voire le seul « meuble » de chaque pièce. C’est le lit, le canapé et la table à manger, trois en un ! On découvre l’aspect pratique de cette tradition. Ça permet de gérer les invitations spontanées facilement. Pas besoin de se préoccuper du nombre d’invités et du nombre de chaises ! Il y a de la place pour tout le monde sur le tapis 😊. Et c’est assez confortable finalement avec les grands cousins à disposition. On chille bien autour d’une shisha après le délicieux déjeuner.

Je joue avec les enfants, ils m’adorent ! Ça fait un petit buzz dans le quartier et à un moment je suis entouré d’une vingtaine de personnes dans le parc.

 

 

 

 

 

 

On part ensuite en Campi, en compagnie de David, à la découverte de sa ville. D’abord on fait un tour au lac artificiel situé dans le centre-ville avant de monter au point de vue.

De nombreux locaux s’y rendent pour prendre pleins de photos et de selfies ! Ils sont fous de photos ici !

Le soir, c’est la fête à la maison. D’autres personnes se joignent à nous pour le dîner, accompagné encore une fois de shisha et d’eau de vie !

A 1 heure du matin, l’heure à laquelle on pensait se coucher, David commande deux taxis pour partir de nouveau au point de vue pour voir la ville de nuit cette fois-ci…et prendre encore pleins de photos !

Les iraniens vivent vraiment de nuit, c’est un peu le même rythme de vie que les espagnols…leur vie est rythmée par des siestes l’après-midi et la vie nocturne ! Il y a trop de monde au point de vue, des adultes, comme des enfants ! L’ambiance est au top, et même sans alcool, les gens s’amusent à fond ! Ça fume la shisha, ça danse ! D’ailleurs, en attendant le taxi de retour, nos hôtes mettent de la musique iranienne et nous montrent les danses traditionnelles. C’est assez marrant, surtout que ce sont uniquement les hommes qui dansent (en Europe, c’est plutôt l’inverse) ! Et en plus ils dansent en utilisant beaucoup les fesses et les hanches, les mains toujours en l’air (regardez ici). Mon maître a eu même droit à une initiation à ce style de danse, et vous pouvez voir le résultat final, après quelques essais, sur cette vidéo. Alooors, vous en pensez quoi ? 😊.

Jour 347 : Aujourd’hui c’est la grasse mat. On se prépare ensuite à partir, mais avant on partage un dernier repas tous ensemble : Un petit déjeuner traditionnel – des œufs brouillés avec des tomates et des onions que l’on se sert avec des morceaux de pain directement dans la poêle. Pas besoin de couverts, ni d’assiettes ici.

David nous met ensuite l’eau à disposition pour remplir nos réservoirs et veut même laver notre pare-brise. Mais l’heure est venue pour nous de dire adieu et avancer. Les adieux sont toujours difficiles avec les iraniens et remplis d’émotions. C’est incroyable mais au bout de deux jours, on s’est faits des vrais amis !

On a prévu d’aller voir les chutes d’eau de Bisheh, à une heure de Khorramabad. La route n’est cependant pas en très bon état, on y arrive donc en soirée.

Jour 348 : Le matin, c’est parti pour la petite randonnée aux chutes d’eau, avant que l’endroit ne soit envahi par une centaine de touristes iraniens venant profiter de leur jour libre. Arrivée aux chutes d’eau, il y a déjà pas mal de campeurs en tente ! C’est impressionnant comment les iraniens adorent pique-niquer en groupe. Plus ils sont nombreux et tassés, mieux c’est ! Quelle différence de culture. Mais il faut avouer qu’ils ont une belle vue sur les chutes d’eau au réveil.

Puisque c’est un site naturel, mes maîtres ont décidé de me prendre avec eux. Et je suis la star de la matinée ! Un cercle se forme autour de moi pour regarder ce que je suis vraiment ! Ils n’ont vraiment pas l’habitude des chiens domestiqués ici. Quelques personnes prennent des photos avec moi ! Regardez cette vidéo pour voir l’ambiance 😊.

On s’avance ensuite vers Borujerd pour faire les courses, puis direction Téhéran, la capitale iranienne.

 

Jour 349 : Aujourd’hui on roule jusqu’à un garage à Téhéran pour tenter de réparer de nouveau notre boîte de vitesse qui fuit de plus en plus. On commence à mettre de l’huile tous les jours, et ça commence à faire un budget !

Notre semaine au garage sera dans le prochain article 😊.

Comme d’habitude, retrouvez nos photos sur notre page Facebook.

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