Jour 374 : Notre première destination au Kurdistan irakien est la deuxième plus grande ville de la région, Souleimaniye. On y passe une nuit calme (notre première nuit en Irak!!) dans un immense parc où les familles viennent pique-niquer. Pour le moment, rien ne change par rapport à l’Iran ! Sauf que mes maîtres peuvent enfin prendre un vrai apéro ! Cette première nuit ici nous rassure sur la sécurité de la région et élimine complètement nos quelques doutes restants.
Le matin on est prêts à visiter le bazar de la ville. Sur notre chemin, on s’arrête faire le change car il est impossible de payer par carte bancaire ici et il n’y a que très peu de distributeurs qui prennent la carte (on en a trouvé un dans un hôtel 5 étoiles mais les frais sont trop élevés, il vaut mieux faire le change). En cherchant un parking près du centre-ville, on passe dans une rue des magasins de pneu ! On décide donc de se renseigner sur la disponibilité de nos pneus ici car on en a désespérément besoin. Campi grince à chaque petit virage, ça commence à faire vraiment peur !
Coup de bol, dans le magasin qu’on a choisi, on tombe sur un homme maîtrisant parfaitement l’anglais. On arrive donc à se faire comprendre deux fois plus vite. Un coup de fil et ils trouvent nos pneus ! En plus à un prix très compétitif, à 130€ les deux, ce qui est moitié prix par rapport aux prix proposés en Iran. On a donc de nouveau des pneus de qualité turque, les Lassa. Tout se passe sans souci, en une demi-heure les pneus sont arrivés et montés. Pendant ce temps, on est posés tranquillement dans la boutique et on échange avec le monsieur autour d’un thé ! C’est un sacré voyageur pour un irakien, il a fait une dizaine de pays en Europe ! Apparemment avec un bon diplôme et des contacts, il n’est pas si difficile de pouvoir voyager en Europe en tant que touriste.
Bref, armés de nouveaux pneus, on part visiter le centre de Souleimaniye. Comme en Iran, il y a un grand bazar animé qui domine tout le centre-ville. On ne se sent pas trop dépaysés par rapport à l’Iran mais les règles sont nettement moins strictes ici : plus besoin de porter le voile, moi je peux être promené dans la rue sans aucun souci et il est possible d’acheter de l’alcool…d’un coup on se sent plus libre et ça fait du bien !
Jour 375 : En route vers Erbil, la capitale du Kurdistan. Sur le chemin, on tombe sur un monument imposant à l’entrée de la ville. On s’y arrête pour le visiter, accompagnés d’un des militaires qui gardent le monument (on ne sait d’ailleurs pas à quoi il sert vraiment, sur place il n’y a rien d’écrit).
On trouve ensuite un parking près de la citadelle d’Erbil et on part tous ensemble visiter le centre. A peine arrivés sur la place centrale, on commence à sérieusement crever de chaud. Le bitume sous 45 degrés est brûlant pour mes coussinets. On décide donc de retourner au Campi et revenir le lendemain tôt le matin pour profiter un peu plus de la balade.
Le seul défi cependant est de trouver un endroit où il fait un peu plus frais car cette chaleur commence à être insoutenable et Campi a bien chauffé pendant les quelques heures garé au soleil ! Le gardien de la citadelle nous indique qu’il y a des montagnes à une vingtaine de kilomètres où il fait nettement plus frais. On part donc à Shaqlawa où on retrouve effectivement un peu de fraîcheur et de l’ombre sous les arbres, chose assez rare ! On a tellement du mal à trouver des spots avec de l’ombre car il n’y a pas beaucoup de verdure. Mais mission accomplie ! On est pas mal ici, avec la vue sur la vallée.
A un moment, 4 militaires armés arrivent en voiture pour nous donner leur aval pour dormir ici la nuit. Ils nous donnent même un numéro de téléphone au cas où on a un souci. Ils passent également plusieurs coups de fil. On a l’impression que tous les militaires du coin sont maintenant au courant qu’on est là !
Jour 376 : On se lève de bonne heure pour revenir à Erbil et profiter de la balade matinale dans la citadelle. Les plus anciennes traces d’occupation de la citadelle remontent apparemment au 5e millénaire avant J.-C.! La citadelle se trouve sur une colline donnant une belle vue sur la place centrale, qui est animée par le marché local et les nombreuses fontaines d’eau.
Cette courte vidéo vous montre l’ambiance du marché local. Et moi, je suscite toujours et encore l’intérêt des locaux qui n’hésitent pas à poser avec moi.
Mise à part le bazar, je peux accompagner mes maîtres partout dans la ville, c’est super !
En sortant d’Erbil, on tombe sur un Carrefour où on n’arrive pas à résister aux fromages français !
On part ensuite à la découverte de la nature kurde ! Après de longues recherches, on trouve finalement un spot tranquille pour bivouaquer (c’est le weekend et tout le monde est venu dans cette région pour pique-niquer !). En bonus, on est garés près d’un fleuve ! Alors un petit ploufff s’impose ! Parmi mes spectateurs, il y a des humains et des chèvres, comme en témoigne cette vidéo !
Jour 377 : Premier stop, c’est le Canyon de Rawanduz. On s’arrête à plusieurs endroits sur notre chemin pour observer le canyon sous différents angles !
Puis, on s’accorde une petite pause aux chutes d’eau de Bekhal pour savourer un thé près de l’eau. Les restos sont littéralement sur les chutes d’eau ! Avec les températures élevées, les irakiens sont fans de l’eau, ça nous fait un point en commun ;).
Puis, on enchaîne avec la visite de la ville Aqra ou Akre, posée dans la vallée.
On prend ensuite une route passant par les montagnes et offrant de beaux panoramas. On en profite aussi pour trouver un endroit pour la nuit avec des températures plus ou moins soutenables.
Jour 378 : Aujourd’hui, on commence par la visite de la ville Amedi qui se situe sur une colline au sommet plat. Il n’y a pas grand-chose à voir dans la ville mais ce qui vaut plus le coup, c’est la vue sur la ville depuis la route. On se gare sur un lieu très touristique pour pouvoir prendre une photo puis on suit la foule pour découvrir ce qui attire les gens ici.
Et c’est de nouveau l’eau ! C’est simple ici. Là où il y a de l’eau, il y a du monde et ça vit ! Ce pays est fait pour moi ! On suit donc un canal le long duquel se trouvent des restos, des bars à shisha et des stands. Les meilleures places sont celles directement dans l’eau! Au bout du canal, on tombe sur une chute d’eau où on se rafraîchit.
Après cette petite escapade, on part visiter l’ancienne résidence d’été de Saddam Hussein, complètement laissée à l’abandon. On se pose ensuite dans les hauteurs, encore avec une vue magnifique sur le coucher du soleil.
Jour 379 : Pour le dernier jour en Irak, on décide de visiter l’une des villes les plus bizarres qu’on ait jamais vus. Il s’agit de Lalish, un lieu saint du Yézidisme. Cette religion est plutôt similaire au christianisme mais n’a rien à voir avec l’islam. Ici, il faut laisser vos chaussures à l’entrée du village et les récupérer en sortant. Car la règle ici, c’est de marcher pieds nus !
On a cru comprendre que c’est pour des raisons de propreté mais également une tradition de longue date. On en sait pas plus. En tout cas, heureusement que la ville est majoritairement recouverte de sol blanc, ça chauffe moins les pieds ! Maintenant mes maîtres savent ce que c’est de marcher partout pieds nus ;). On visite également le temple yézidi et la source d’eau au sous-sol.
Enfin, en récupérant nos chaussures, les gardiens du village nous invitent à se poser dans leur bureau climatisé et nous offrent de l’eau, quel accueil !
Puis direction la dernière étape de notre périple en Irak, la ville Dahuk. Il n’y a rien d’extraordinaire dans cette ville mais on s’en souviendra pour son ambiance festive (comme en témoigne cette vidéo) le soir près du barrage.
Ici se trouve un grand complexe touristique avec de nombreux restaurants et des attractions. On fête donc notre dernière soirée en Irak autour d’une shisha tout en mesurant la chance qu’on a d’avoir pu découvert ce pays tellement méconnu des touristes occidentaux !
En résumé, malgré 5 contrôles militaires en moyenne par jour , on s’est toujours sentis en sécurité ici. On est partis au Kurdistan sans aucun préjugé et on a découvert de nouveau une population bienveillante et accueillante (qui laisse cependant un peu plus d’espace personnel que les iraniens :)). Et voyager avec un chien en Irak ne pose aucun problème. On n’a jamais été embêtés pour quoi que ce soit !
Comme quoi il ne faut pas se fier aux médias ou à l’opinion public mais bien aux voyageurs qui y sont allés !
PS : Nos photos sont sur notre page Facebook.