40ème semaine : Le tour de la partie kurde de la Turquie…une semaine riche en rencontres !

Jour 274 : Deuxième ville du Sud de la Turquie au programme, Sanliurfa. C’est une ville très traditionnelle !  Pour le coup ma maîtresse est la seule femme non voilée et moi le seul chien de la ville ! Mes maîtres ont l’impression de promener un tigre, tellement les gens sont surpris de voir un chien domestique !  Mais globalement, c’est plutôt dans le sens positif. Comme dans chaque ville turque, on se promène dans le bazar. Ici il y a vraiment de tout :  pièces auto, électroménager, sous-vêtements, pigeons … chaque commerçant son truc 😉.

Nous sommes éblouis par la propreté de la ville, chose assez rare en Turquie. Le jardin est très bien aménagé, il y a un palais le long d’un lac et une magnifique mosquée avec une grande cour qui est le centre de rassemblement des locaux. C’est beau !

En revenant vers Campi, garé à la forteresse, on a une belle vue sur l’autre côté de la ville où est le quartier résidentiel. Celui-là a l’air nettement moins sublime. Les petites maisons simples sont juxtaposées les unes sur les autres. On dirait des bidons-villes mais ça n’a pas l’air de craindre.

On s’avance ensuite direction Mardin, la fameuse ville turque à la croisée des cultures s’élevant devant les plaines de Mésopotamie. En y allant, on prend la route qui va à Kiziltepe. À ce moment-là, on n’est qu’à 15 kilomètres de la frontière syrienne. C’est que des plaines assez désertiques. La route est une ligne droite mais malheureusement en mauvais état, avec pleins de nids de poule. C’est assez rare en Turquie. Justement on était ravis des routes turques. Mais pas dans le Sud. Le long de la route, derrière un grillage, on observe pleins de tentes blanches, on pense direct à un campement de migrants.

Malgré de nombreux véhicules militaires garés le long de la route et des check points militaires, on passe sans problème. Aucun danger si ce n’est notre inconscient qui nous fait des piqûres de rappel de notre proximité avec la Syrie !  Eh oui ça fait un effet. On ne pensait jamais se retrouver un jour ici !  La nuit commence à tomber…Alexis commence à s’inquiéter car ce n’est pas facile de conduire de nuit avec cette route en piteux état. On arrive rarement de nuit, on préfère toujours se garer de jour mais là on évite de s’écarter de la route principale pour trouver un bivouac par nous-même. On préfère se garer au parking du monastère de Mor Gabriel, derrière la ville de Mardin, sécurisé et répertorié sur Park4Night.

Jour 275 : On commence par visiter le site du monastère. En effet il s’agit d’un des rares monastères syriaques orthodoxes du pays.

On a aussi découvert que Mardin est la seule ville dirigée par la maire de profession chrétienne. On visite même une église à Mardin ! C’est un vrai lieu de mélange de cultures !

On visite ensuite la ville de Mardin, perchée sur une montagne avec la vue sur le plateau syrien !  Enfin, pas de chance on a un peu de brouillard. C’est de nouveau une très belle ville, comparable du point de vue architectural à Sanliurfa.

Notre belle impression de cette ville est un peu gâchée par de nombreux enfants qui s’avèrent être un peu trop bruts avec moi. Ils essaient de prendre la laisse et courir partout avec moi, je passe d’un enfant à l’autre et leurs cris commencent à m’énerver… On est poursuivis jusqu’au Campi et là ils s’interposent entre la porte et l’intérieur du Campi. Une fois la porte enfin fermée, ils toquent sans cesse et même frappent Campi !  Bon du coup c’est raté pour notre déjeuner, on s’en va ! On roule un peu puis on trouve un spot près du fleuve Tigris. Il y a de nombreux restaurants et bars à chicha/thé. On décide de s’accorder un petit moment de détente dans l’un des grands “canapés” extérieurs pour savourer le thé turc accompagné de cacahouètes et pistaches. Le thé est servi avec deux théières, celle du bas comporte de l’eau et celle du haut le thé. À chacun de faire son mélange pour obtenir le thé à son goût !

Au moment de payer, notre carte bleue ne passe pas. En cherchant de la monnaie, le serveur qui nous a servi se précipite à la caisse pour nous dire que le thé est offert, pas besoin de payer ! On tend quand même notre billet mais il refuse strictement. Ok ça c’est une première. Ne pas payer au café !  On est surpris ! On retourne au Campi pour préparer le dîner mais on toque à notre porte et nous demande de partir car apparemment on est sur le parking d’un resto. Pas facile de trouver un spot de nuit !  Finalement on essaie l’autre côté du fleuve. Au passage on est contrôlés par la police qui a son check-point à l’entrée du pont. On trouve enfin une place au bord de Tigris mais il semblerait que c’est encore un bar à thé. Il y a que ça sur les deux rives. Fatigués, on ne veut plus bouger. On demande donc au gérant si on peut passer la nuit ici. Pas de problème, il est super sympa même si on a du mal à se comprendre, merci Google Traduction !  On décide donc de consommer dans son bar à thé, par politesse, même si on n’est pas obligés. En fait, il s’avère que c’est également un bar à chicha et que chaque client à sa propre cabane avec chauffage. C’est romantique !

On décide de prendre un thé et une chicha, encore un moment de détente, pas mal pour une journée 😊. Mais en voulant payer, il refuse. Il nous dit No problem. On comprend qu’on se fait encore inviter. Là on se sent un peu mal à l’aise. On a voulu consommer et finalement tout est offert. Il ne veut vraiment pas prendre notre carte bancaire, on ne sait même pas combien on lui doit. On dirait que ça lui fait vraiment plaisir !  Et surtout il est inflexible, hors de question qu’on paie !  Aah la générosité et l’accueil des turcs, on n’a jamais vu ça avant. Et il paraît qu’en Iran c’est comme ça aussi !

Jour 276 : Première chose aujourd’hui, on se rend au garage de Diyarbakir, la capitale de la partie kurde de la Turquie. On a contacté, via l’application Couchsurfing, un hôte pour nous accueillir au cas où Campi devrait rester plusieurs jours au garage, comme ça nous est déjà arrivé en Roumanie. Au passage il nous a donné l’adresse d’un garagiste qu’il connaissait. On est déjà attendu le matin. En Turquie, tous les garages et magasins de pièces auto sont rassemblés dans un seul endroit, à Sanayie, à côté de la ville. À peine rentrés dans cette zone, on suscite de l’intérêt. Rien que pour le camping-car et son modèle C25 qui est inexistant en Turquie. Puis dès qu’ils découvrent qu’on est des étrangers et qu’on voyage, c’est la foire aux questions :  quelle est notre profession, est-on mariés, combien nous a coûté Campi, quel est notre compte Instagram (questions qui reviennent très souvent et généralement parmi les premières). Pendant qu’un seul mécanicien travaille sur notre problème de boîte de vitesse qui fuit beaucoup (on doit remettre de l’huile quasiment tous les jours), on nous sert un thé après l’autre, on se prend en photo avec nous, on s’échange nos comptes Instagram et on discute via la fonctionnalité vocale de Google translate. On est entourés d’une dizaine de mécaniciens venant des garages voisins mais également de clients venant récupérer leur voiture. Tout le monde s’arrête pour nous dire au moins bonjour. Et seulement un mécanicien bosse 😂.

Le temps d’attente au garage n’est jamais passé aussi vite !  Ce n’est même pas stressant, il y a vraiment une très bonne ambiance !  Plusieurs personnes nous proposent même de nous accueillir pour la nuit. Mais on a déjà notre Couchsurfing. A midi, Campi est réparé.

En effet, il y avait une fissure sur la boîte de vitesse qui a dû être soudée. On paie 15€ pour 2 heures de main d’œuvre puis on est invités au déjeuner dans la cantine locale, c’est très bon !

On doit maintenant trouver de quoi s’occuper l’après-midi car notre Couchsurfer ne peut nous accueillir que le soir. On pense visiter la ville et se poser au Campi mais à peine une vingtaine de minutes dans le centre qu’on est abordés par un jeune prof d’anglais dans une école privée. Il a direct deviné qu’on était des étrangers et est venu spontanément nous parler, dans la rue !  Il nous propose de le suivre à son école pour rencontrer ses élèves. Même moi j’ai le droit de venir !  Il veut montrer à ses élèves que les chiens sont sympas 😊. Il me prend direct en laisse et on part à pied à son école. Une fois passé la porte de l’école, on est le centre d’attention. Les élèves, sont intéressés par notre voyage et par moi. Je reçois pleins de caresses !

Après la visite de l’école, notre nouvel ami nous invite dans un bar à vin qui est tenu par le père de son ami. C’est un bar dans un quartier animé mais dont les fenêtres sont teintées pour que personne de la rue puisse voir à l’intérieur. On est au 2ème étage, le plafond est bas, on peut à peine se mettre debout. Mais on est confortablement assis sur les gros cousins orientaux, goûtant au vin local qui est plutôt pas mal !

On passe la soirée chez notre Couchsurfer. Enfin un vrai canapé :D.

Sa coloc est française et a invité du monde à la maison donc on se joint avec plaisir à la soirée. Ça danse les danses orientales, on parle de nos différences culturelles autour de la chicha, c’est une belle soirée !

Jour 277 : Aujourd’hui on visite Diyarbakir avec Perrine qu’on a rencontrée lors de la soirée d’hier. Comme d’habitude, il y a le grand bazar et quelques mosquées assez imposantes, mais c’est surtout la grande muraille qui fait le tour de la ville qui nous a interpellé. On trouve même un endroit pour monter en haut et marcher sur les remparts.

Mais avec le temps pluvieux ce n’est pas évident !  On observe aussi une forte présence militaire, que ce soit à l’entrée de la ville ou dans le centre-ville. La ville a aussi connu un assassinat en 2015. Étant la capitale kurde, l’état turque surveille cette ville de près ! De plus, la région kurde est entourée d’une chaîne de montagnes à plus de 2000m, donc elle n’est pas rapidement accessible, c’est sûrement une raison de plus pour cette présence militaire forte. En se baladant dans la ville, on suscite de nouveau l’intérêt des commerçants dans le bazar, ils voient direct qu’on est des étrangers, le fait de se promener avec un chien les confortent davantage dans ce sens. On se fait inviter pour un café et des pâtisseries en visitant un café dans la muraille de la ville, on nous offre des pâtisseries à la boulangerie, et on fait la rencontre d’un acteur de cinéma et militant kurde lors de notre délicieux repas.

Et pour finir, dans la cour d’une mosquée on tombe sur un homme local âgé, pratiquant régulier à la mosquée, qui nous fait un tour privé de toutes les pièces de la mosquée ! Peu importe qu’il ne parle pas anglais !  Avec les gestes et Google trad, tout passe ! Ce qui est vraiment génial ici, c’est que la barrière de la langue n’est pas du tout un frein ! Bien au contraire, c’est plus fan !

Jour 278 : On quitte Diyarbakir avec pleins de souvenirs inoubliables et on s’avance vers Hasankeyf, une ville à l’héritage historique riche mais qui est désormais en travaux depuis de nombreuses années pour en faire un barrage.

Elle sera bientôt inondée par le fleuve Tigris. Quel dommage !  L’État a déjà bougé quelques monuments de l’autre côté de la rive, et y a construit une nouvelle ville avec des habitations, une école, une mosquée et un centre commercial ! Le projet de construction de nombreux barrages le long du fleuve Tigris date d’il y a bien 10 ans et son intérêt n’est purement politique – couper l’accès à l’eau à la Syrie et à l’Irak…

On enchaîne avec la visite du pont Malabadi (c’est le plus grand pont en pierre, du même style que celui de Mostar), assez impressionnant !

Jour 279 : Rien de spécial aujourd’hui, on roule toute la journée pour arriver à Van, une ville au bord d’un lac. Les environs sont sympas avec la vue sur le lac et la chaîne de montagne enneigée mais la ville n’a pas grand intérêt. On se rend donc à la forteresse de Van, à l’écart de la ville pour y rester la nuit mais les agents de sécurité pensent que c’est dangereux ici pour nous et qu’on sera mieux sur le parking d’un centre commercial qui est sous vidéo surveillance ! Parfois les gens ne comprennent pas qu’on dore bien mieux au calme, à l’écart du bruit de la ville ! On trouve finalement un spot le long du lac.

Jour 280 :  Le matin on retourne à la forteresse pour la visiter et voir Van de haut. Encore une fois aucun souci pour que j’accompagne mes maîtres, les gardiens plaisantent quand on leur dit qu’on souhaite venir avec un chien !

Puis on reprend la route vers le mont Ararat. En arrivant c’est la tempête de neige !  On veut aller dormir sur le parking d’un palais au-dessus de la ville mais c’est impossible pour Campi de monter la côte. Ça glisse fort et on est obligés de faire demi-tour au milieu des serpentins. Ah oui notre 4×4 nous manque de temps en temps ! On se gare finalement près d’un restaurant et on décide de visiter le palais le lendemain à pied.

Comme toujours, nos photos sont sur notre page Facebook.

 

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Une réflexion sur « 40ème semaine : Le tour de la partie kurde de la Turquie…une semaine riche en rencontres ! »

  1. coucou zoulou ! j’aime bien commencer comme ça !!!
    tes maitres fond plein de connaissance turc ou tu es plus ou moins bien vu mais toi ? ya pas de copain ou copine turc ? raconte nous …………

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